Ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans la production de balles de foin

Produire des balles de foin ne relève pas d’un caprice réservé à quelques exploitants céréaliers. En réalité, de nombreux agriculteurs se tournent vers cette activité pour alimenter un marché dynamique, souvent en vendant leurs récoltes à des éleveurs. Pourtant, rien n’empêche un éleveur de produire lui-même son foin, à condition de disposer de terres adaptées et d’un minimum d’équipement. Avant de vous lancer dans cette filière, prenez le temps de cerner les réalités du terrain.

L’utilisation et le prix d’une balle de foin

Concrètement, une balle de foin, c’est un bloc compact de fourrage séché, mis en forme pour en simplifier le transport et le stockage. Ce fourrage, une fois pressé et lié, trouve principalement sa place dans les étables, où il nourrit bovins, ovins ou chevaux. Nombre d’agriculteurs écoulent ainsi leur production auprès d’éleveurs. Mais rien n’interdit à un grand éleveur de cultiver sur ses terres de la luzerne, de la féole ou de la fétuque élevée afin de maîtriser toute la chaîne, du champ à la mangeoire.

La demande ne faiblit pas, portée par une consommation de viande qui continue de grimper à l’échelle mondiale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans certaines régions, le prix d’une balle de foin se situe entre 20 et 100 euros. Ce tarif fluctue en fonction de la qualité du fourrage, de la période de l’année et des particularités du marché local.

La récolte et le séchage du foin

Avant de penser à la presse, tout commence par la récolte. Pas question de couper l’herbe n’importe quand : la météo dicte sa loi. La fauche ne se décide que par beau temps, faute de quoi, on risque de tout perdre. Une fois l’herbe coupée, il faut aérer et sécher le fourrage avec rigueur. Cette étape prend du temps : rien ne sert de brûler les étapes, le foin doit être parfaitement sec avant de passer à la suite. Certains préfèrent utiliser une faneuse, cette machine qui retourne l’herbe pour accélérer son séchage, tandis que d’autres s’en tiennent à des méthodes plus traditionnelles.

L’assemblage et le pressage

Pour donner aux balles leur forme caractéristique, tout repose sur la presse à balles. Selon les besoins et la taille de l’exploitation, il existe des presses rondes ou des modèles carrés et rectangulaires, manuelles ou automatiques. Les petites productions se tournent souvent vers la presse ronde, qui façonne des balles faciles à manipuler et adaptées à un stockage plus artisanal.

Les exploitants qui visent une organisation plus efficace choisissent souvent d’acheter une presse a balle carrée. Ces machines permettent d’obtenir des balles carrées ou rectangulaires, bien plus pratiques à empiler et à transporter. Certaines presses carrées se démarquent par leur système de nouage automatisé, véritable gain de temps lors de la saison des récoltes. Dans tous les cas, impossible d’alimenter la presse sans un tracteur adapté : la mécanisation reste la règle du jeu.

L’enrubannage

Dernière étape pour qui veut conserver ses balles plusieurs mois : l’enrubannage. Ce procédé consiste à envelopper chaque balle dans un film plastique étanche, une garantie contre l’humidité, le soleil et les intempéries. Négliger cette étape, c’est risquer de voir tout son travail gâché par la moisissure ou la pourriture. En prime, une balle bien enrubannée se manipule et se transporte sans difficulté, son format restant compact et maniable.

Certains agriculteurs préfèrent recourir à l’ensilage. Cette méthode remplace l’enrubannage, mais suppose des installations spécifiques et un investissement matériel plus lourd. Chaque solution correspond à une stratégie, un contexte, une vision de l’exploitation.

À la saison des foins, chaque choix technique pèse lourd sur la réussite de la récolte. Entre météo capricieuse, équipement à amortir et marchés en mouvement, produire ses propres balles de foin, c’est bien plus qu’une affaire de routine : c’est la promesse d’une autonomie, et parfois, d’un pari sur l’avenir.

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