
Mars 2025 n’aura rien d’ordinaire : cinq week-ends au compteur, un calendrier lunaire qui encourage la taille dès les premiers jours et un risque de gelées tardives qui grimpe au-dessus des moyennes des dix dernières années. Certaines espèces, à l’image du forsythia ou du groseillier à fleurs, acceptent volontiers d’être taillées tôt, alors que d’autres, comme le laurier-cerise, réclament de la patience et attendent des nuits plus clémentes.
Les dates de floraison varient et, avec des saisons qui brouillent les repères, planifier devient un exercice subtil. Impossible de s’en remettre aux anciennes habitudes : préserver la vigueur et l’abondance des floraisons impose de revoir son calendrier chaque année.
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Pourquoi mars est un mois clé pour la taille des arbustes ?
Durant le mois de mars, la végétation sort de l’hiver mais n’a pas encore totalement redémarré. Ce moment précis permet d’agir avant la déferlante du printemps. Pour les arbustes à floraison estivale, intervenir maintenant donne un vrai coup de fouet à la croissance et prépare une saison spectaculaire. Buddleia, hibiscus, rosiers remontants, fuchsia, caryopteris… tous ces compagnons du jardin profitent d’une taille franche à la sortie de l’hiver, prêts à lancer de nouveaux rameaux porteurs de fleurs.
Mais attention : pour les arbustes à floraison printanière comme le forsythia, le camélia, l’azalée, le rhododendron ou le groseillier à fleurs, mars n’est pas le bon moment. Les couper maintenant reviendrait à faire une croix sur la floraison. Pour ces variétés, il convient d’attendre que les fleurs soient passées avant de sortir le sécateur.
En réalité, c’est la nature de la floraison qui dicte le calendrier du jardinier. Mars inaugure ce dialogue attentif avec le rythme des plantes. Une taille bien pensée stimule la ramification, renouvelle le bois et laisse passer la lumière au cœur du feuillage.
Voici les deux grandes catégories à garder en tête pour agir au bon moment :
- Arbustes à floraison estivale : la taille en mars donne tout leur potentiel.
- Arbustes à floraison printanière : la taille doit attendre la fin de la floraison.
Choisir le bon créneau, ce n’est pas une question d’intuition : c’est ce qui conditionne la vitalité, la silhouette et la pérennité de chaque plante. Rester attentif à la météo s’avère judicieux. Un mois de mars doux accélère le réveil des bourgeons, tandis qu’une vague de froid invite à patienter. Le jardinier avisé ajuste ses gestes à chaque espèce, car la précipitation est rarement récompensée.
Quels arbustes privilégier pour une taille printanière réussie ?
La liste des arbustes qui apprécient une taille en mars est longue, mais chaque variété mérite une attention spécifique. Les arbustes à floraison estivale sont les meilleurs candidats : Buddleia, hibiscus, fuchsia, caryopteris, tamaris. Les couper stimule la croissance de rameaux vigoureux, garants d’une floraison abondante dès les premiers beaux jours. Les rosiers remontants aussi, s’ils sont rabattus au-dessus d’un œil bien placé, offrent une ramure dense et fleurie.
Certains hydrangeas s’y prêtent, à condition de bien les choisir. Hydrangea paniculata et Hydrangea arborescens apprécient une coupe franche en mars. Le laurier-rose, quant à lui, se taille pour ouvrir le cœur du buisson et orienter la future croissance. Les arbustes à petits fruits rouges, cassissier, groseillier, groseillier à maquereau, myrtillier, gagnent à être taillés à la sortie de l’hiver pour favoriser la fructification à venir. Sur les arbres fruitiers comme le pommier, le poirier ou le pêcher, mars reste la période idéale pour structurer la charpente et éliminer le bois malade.
À l’inverse, pour hydrangea macrophylla, il vaut mieux limiter la coupe au strict nécessaire : on enlève le bois mort et les fleurs fanées, mais on épargne les jeunes pousses. Les graminées et vivaces persistantes, telles que l’epimedium ou le miscanthus, se rasent avant l’arrivée des nouvelles feuilles.
Pour résumer, voici comment repérer les espèces à tailler ou à laisser tranquilles en mars :
- À tailler en mars : buddleia, hibiscus, fuchsia, caryopteris, tamaris, rosiers remontants, laurier-rose, arbustes à petits fruits, hydrangea paniculata et arborescens, graminées.
- À épargner en mars : forsythia, azalée, rhododendron, camélia, cognassier du Japon, groseillier à fleurs ; ces espèces attendront la fin de leur floraison.
Le calendrier du jardin n’est jamais figé. Il se construit à force d’observation, d’écoute et d’adaptation, en fonction de la vigueur de chaque plante, de l’âge des rameaux et de la météo.
Le calendrier lunaire de mars 2025 : influence et dates à retenir
Certains jardiniers choisissent de synchroniser leur sécateur avec la course de la lune. Le calendrier lunaire aiguise la curiosité et séduit par ses repères. Deux phases comptent : lune montante et lune descendante. La première correspond à l’ascension de la sève, la seconde à son reflux vers les racines.
Pour la taille des arbustes et des arbres, la lune descendante est souvent recommandée. Les interventions durant cette phase accompagnent la dynamique interne des plantes, assurant une meilleure cicatrisation et une reprise plus rapide. En mars 2025, la lune sera descendante du 8 au 20 mars : une période idéale pour donner un coup de jeune au Buddleia, à l’hibiscus, aux rosiers remontants ou au laurier-rose.
Attention aux nœuds lunaires, moments de perturbation gravitationnelle, les 13 et 27 mars 2025. Mieux vaut suspendre toute intervention à ces dates, qu’il s’agisse de taille ou de plantation.
| Période | Phase lunaire | Conseil de taille |
|---|---|---|
| 8-20 mars | Lune descendante | Favorise la taille des arbustes |
| 13 & 27 mars | Nœud lunaire | Aucune taille recommandée |
La période de lune montante, elle, n’est pas la plus propice à la taille, mais l’essentiel reste d’observer les réactions concrètes au fil des saisons. Le calendrier lunaire sert de guide, mais c’est l’expérience sur le terrain qui affine les décisions.
Gestes essentiels et conseils pratiques pour tailler sans stress
La taille en mars demande précision et sérénité. Utilisez un sécateur bien désinfecté pour éviter de propager des maladies. Les branches épaisses exigent une scie d’élagage adaptée. Pensez aux gants de protection, indispensables pour manipuler des arbustes épineux ou robustes.
Avant de commencer, prenez le temps d’observer la plante. Repérez les parties à éliminer :
- Bois mort
- Branches malades ou enchevêtrées
Les retirer favorise l’aération du feuillage et laisse passer la lumière, deux leviers pour garder les arbustes en bonne santé et stimuler la reprise.
Lorsque vous taillez les arbustes à floraison estivale comme le buddleia, l’hibiscus ou les rosiers remontants, coupez juste au-dessus d’un œil orienté vers l’extérieur. Cette technique ouvre la silhouette et encourage la pousse de nouvelles tiges prêtes à fleurir. Pour les hortensias arborescens, n’hésitez pas à rabattre au ras du sol pour une vigueur retrouvée. Les haies de photinia, laurier-palme ou troène apprécieront un passage à la cisaille pour rester nettes, sans tomber dans l’excès de discipline.
La précipitation n’a pas sa place, surtout si des oiseaux nichent dans les haies : leur quiétude passe avant tout. Rassemblez les déchets de taille en petits tas pour offrir refuge aux hérissons et autres auxiliaires. Enfin, un apport généreux de compost mûr au pied des arbustes les aidera à repartir de plus belle et à offrir une floraison éclatante.
Dans le jardin, chaque geste de taille dessine déjà le printemps suivant. L’œil attentif, la main posée : voilà ce qui fait la différence entre un simple coup de sécateur et l’art d’accompagner la vie au jardin.




